L’ignoble statue du Palais de Justice doit être retirée.

En date du 27 mars 2023, le CMCLD a interpellé par courriel Mathieu Michel, Secrétaire d’État chargé entre autres de la Régie des bâtiments au sujet de la présence à l’entrée-sortie du Palais de Justice de Bruxelles, d’une statue décrivant la scène d’un “esclave repris par les chiens”

Par cette lettre (restée sans réponse), nous remettions en question la présence d’une telle statue dans un espace public en raison de la violence que celle-ci véhicule : la représentation d’un homme Noir avec son enfant, chaînes aux pieds et dévoré par un chien ne peut être un élément de décor laissant indifférent. En laissant trôner à l’intérieur du Palais de Justice pareille statue, quel message l’institution judiciaire entend-elle envoyer aux citoyen·ne·s en général et aux personnes Noires en particulier, qui y viennent pour chercher justice et respect de leurs droits ? Comment pourrait-elle se prévaloir de l’impartialité indispensable à la justice lorsqu’elle semble cautionner une scène qui, justement, bafoue les droits humains ?

Pareille représentation au sein du Palais de Justice empêche difficilement de ne pas se questionner sur le bon respect de l’impartialité et de la présomption d’innocence par la justice vu le message de cette œuvre contraire au principe de liberté. 

Ainsi, nous estimons que cette statue ne peut être considérée comme un simple élément décoratif et que le bâtiment le plus emblématique de l’institution judiciaire de notre pays, devrait dans sa présentation, s’affranchir de symboles qui ne renvoient pas à l’égalité des chances face à la Justice. En effet, cette statue renvoie clairement à un imaginaire contraire aux valeurs démocratiques et humanistes que notre société du « vivre ensemble » promeut.

Enfin, il y a, à notre sens, une perpétuation de la violence sur les corps Noirs dans le choix par l’État belge de maintenir cette statue à cet endroit précis. De nombreuses traces de glorification de systèmes de domination émaillent l’espace public belge, que cela soit relatif à la colonisation, à l’esclavage ou au patriarcat, et cette statue s’inscrit dans cette lignée. 

C’est pourquoi, en ce 10 mai, le Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations, demande le retrait et donc la suppression du message négatif que renvoie cette statue ainsi que son duplicata qui se trouve également à l’arrêt STIB Legrand, sur l’avenue Louise.

Si vous souhaitez interpeller le Secrétaire d’Etat, vous pouvez envoyer ce projet de courrier à l’adresse : info@michel.fed.be 

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